Qui ne s’est pas arraché les cheveux sur la sagesse de ses enfants à la messe? Qui n’est pas régulièrement persuadé que ses rejetons sont les pires de toute la paroisse, et que, « Regarde comme les Machins sont sages, eux! C’est pourtant pas compliqué! ». Hé bien, détrompez-vous. Vos enfants ne sont pas les plus épouvantables. Et non, ça n’est pas si simple.
Alors, comment aider chacun à vivre le plus sereinement possible le dimanche matin? Pour que les paroissiens ne soient pas trop distraits. Pour que monsieur l’abbé ne perde pas le fil de son homélie. Pour que les parents puissent, ô luxe, suivre ladite homélie… Permettez-moi humblement d’évoquer deux types de secours qui nous aideront à ne pas vivre la messe comme un combat de boxe… Dont nous allons nécessairement sortir K.O.Humblement, parce que mes enfants sont loin d’être les plus sages.Humblement, parce que même en mettant tout bout à bout, ça peut sembler être un fiasco total… à vue humaine!
Les secours spirituels, la base:- Priez pour vos enfants! Avant, pendant, après la messe. Pas de restrictions sur le nombre de chapelets. Ca ne peut qu’aider les enfants à aimer le Christ, et les parents à être détendus.- Aimez le Seigneur. Ayez une relation personnelle et vivante avec lui. Nourrissez-vous des sacrements, confessez-vous régulièrement, priez fidèlement, même modestement.- Nourrissez votre foi: Un pèlerinage par-ci, une retraite par là, une lecture pieuse de temps à autre…- Et vous tous, adultes, tenez-vous le mieux possible à la messe. Même si vous êtes un peu à l’ouest, fatigués, pas très au clair dans votre relation avec le Seigneur. Appliquez-vous dans votre attitude, votre regard, votre concentration… Notre religion de l’Incarnation nous permet de prier dans notre corps, pour aider notre âme. Donnons de beaux exemples aux enfants, qui nous observent en proportion de leur ennui!
– Il n’est pas toujours simple de trouver le temps. Mais préparer la messe avec les enfants aide à entrer dans le Mystère: Lire l’épître et l’évangile avec les grands, raconter le chapitre ad hoc de la Miche de Pain avec les petits…
Prenez courageusement votre bâton de pèlerin et marchez sur le chemin de la sainteté, afin de montrer la route.
Voyons maintenant les secours matériels:
– Très simplement, prendre soin des besoins primaires des enfants ne peut évidemment que les aider. Une bonne dose de sommeil, le ventre plein tout en respectant le jeûne eucharistique, un passage au toilettes avant de partir, une tenue endimanchée…Mais adaptées aux températures parfois polaires.- Un petit missel pour chacun, adapté à son âge. Sachons cependant que la capacité de concentration d’un enfant de trois ans est d’un quart d’heure. Donc, il ne sera peut-être pas abîmé en adoration devant le Seigneur pendant une heure et demi. Enfin, si ça tient quinze minutes, ce sera déjà ça de pris!Divers autres secours matériels peuvent être successivement mis en œuvre. ¨Pour avoir à peu près tout testé, je suggère leur usage parcimonieux. Fixer des âges permettant ces diversions semble judicieux. Auquel cas on peut obtenir l’effet inverse que celui escompté.- Outre les missels, les livres pieux son légion. Autant essayer de rester un peu dans le thème, et attendre la publication de « Petit Ours Brun à la Messe » pour l’emporter! On gagnera en efficacité si ces ouvrages ne sont pas en libre accès à la maison… L’attrait de la nouveauté.
– Un petit crayon et une petite feuille sortis au moment opportun peuvent sauver la vie. Évidemment, inutile de prévoir tout le rayon papeterie-bricolage…- Un croûton de pain, un précieux doudou, une petite voiture, sortir son enfant le plus tard possible de sa poussette… peuvent aider certaines familles.- Séparer les forces vives limite les agitations: Même en famille, diviser pour mieux régner est efficace! Une partie des effectifs pourra servir la messe.Certains seront volontaires désignés pour la chorale. D’aucuns trouvent judicieux d’en installer une partie avec un parent aux premiers rangs, et une autre à une place plus discrète. La situation parfaite est un art délicat, entre voir ce qui se passe et craindre de déranger. On peut aussi constater des arrangements entre paroissiens, avec des enfants pris en charge par d’autres le temps de la messe, ou du moins pendant une partie… Lorsque tout l’enjeu de la relation parent-enfant se cristallise sur le moment de la messe, cela peut être explosif. Donc, une famille avec des plus grands peut adopter le temps d’une messe un autre enfant qui a besoin d’attention particulière.
– Une maman interrogée avait confectionné pour chaque enfant un petit sac de messe. Il contenait missel, chapelet, et un petit album photo plein d’images pieuses collectionnées, que ses petits triaient et rangeaient consciencieusement.
Mais enfin, Ite Missa est! Il est temps de sortir sur le parvis, de féliciter vos enfants pour les efforts remarqués! Si, cherchez mieux, il y a sûrement quelque chose à admirer! Il s’agit aussi de réconforter gentiment et humblement les parents éprouvés par la messe qu’ils ont vécus avec leurs charmants petits ou grands. Ne croyez-vous pas qu’ emmener des enfants à la messe, en tâchant de les aider à être sages peut faire économiser quelques années de Purgatoire? Qui sait!Aller, dimanche prochain, on remet ça? Avec joie, Seigneur!
Blandine Ponroy.
